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NEWS / INFO |
JOURNEE MONDIALE VIH/SIDA LE 1 DECEMBRE 2009:
QUATRE TEMOIGNAGES DE PVVIV POUR SENSIBILISER L'OPINION
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Témoignage de Safouratou Saka |
Safouratou Saka et son enfant adoptif
Kokou Awokou
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Safouratou Saka sert le déjeuner au Centre d’accueil et de formation de la Croix-Rouge Togolaise à Atakpamé. Plus de 80 personnes sont là aujourd’hui pour manger de la salade, du poisson avec du mais, du gombo et des oranges pour le dessert.
C’est le repas pour les personnes vivant avec le VIH soutenus par la Croix-Rouge Togolaise et la Croix-Rouge Danoise. Tous les mois depuis environ un an, ces personnes viennent à Atakpamé, à Notse et à Anié pour manger et pour passer du temps ensemble.Pour Safouratu Saka, qui vit avec le VIH depuis dix ans, il s’agit d’un événement important. |
“Il faut que je vienne ici chaque mois! Avant le déjeuner, nous nous réunissons dans un groupe d’auto-support au sein duquel nous pouvons poser des questions sur le VIH/sida et discuter de la nourriture, de sexualité ou de tout ce qui nous inquiète.”
Cette veuve de 47 ans, a passé des années extrêmement difficiles après l’annonce de sa séropositivité. Son mari venait de mourir du sida, donc elle aussi, après avoir reçu ‘l’enveloppe positive’, comme elle l’appelle, n’attendait que la mort.
“J’ai voulu me tuer. J’ai commencé a boire et j’ai maigri de 30 kilos. J’ai passé deux ans dans un hôpital à Lomé avant qu’une infirmière, qui était elle-même séropositive, ne vienne me dire que le VIH, ce n’était pas la fin du monde.”
C’est l’infirmière qui avait informé Safourata de l’existence du Centre d’écoutes et de conseils de la Croix-Rouge où elle est ensuite venue pour recevoir un soutien psycho social. Elle est aussi devenue volontaire de la Croix-Rouge pour pouvoir aider les autres. Elle fait des visites à domicile chez personnes vivant avec le VIH.
“Je veux leur donner de l’espoir. Je vois des personnes qui sont tellement déprimées qu’elles n’ont même plus la volonté de se lever. Mais au bout de trois semaines de visites régulières, j’ai constaté qu’elles vont déjà mieux. Personne ne doit rester seul.”
En disant tout ca, Safourata prend dans ses bras Kokou Awokou, un petit garcon de 13 mois. Elle vient de l’accueillir chez elle. La maman du garcon est morte du VIH il y a peu de temps. |
Témoignage de Komlan Salla |
Komlan Salla Agriculteur à Tchékita
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Komlan Salla est agriculteur de Tchékita, de la préfecture d’Est Mono. Depuis longtemps, il souffrait de maux de tête, de douleurs corporelles et de fatigue. Il avait perdu sa femme et ses deux enfants à cause du sida. C’est alors qu’il a appris sa séropositivité.
“Les enfants étaient tous normaux à la naissance. Mais après sept mois ils sont tombés malades et on ne savait pas ce qu’ils avaient. A l’âge de trois ans, tous les deux sont morts. Ma femme ne voulait pas croire qu’elle était séropositive, même après le dépistage. Elle a aussi refusé tout soin et c’est pourquoi elle est morte.” |
Désormais veuf, Komlan a décidé de se soigner pour qu’il puisse élever les trois enfants qu’il a encore. Ils ne sont pas séropositifs. Mais pour eux, le VIH est un tabou – un sujet dont il est difficile de parler.
Komlan pense qu’il a aussi perdu ses amis à cause de sa séropositivité. Depuis qu’ils le savent, ils ne sont plus les mêmes. Komlan pense qu’ils ont peur de lui parce qu’il n’ont pas suffisamment d’information sur le VIH.
“Eux aussi, ils nient la maladie. Quant ils ont vu que je suis toujours en bonne santé, ils ont dit : « Mais non, tu n’as pas le VIH.”
Depuis un an, Komlan vient régulièrement au Centre d’écoutes et de conseils à Anié qui est à 85 kilomètres de son village. Ici, il peut vivre sa séropositivité ouvertement sans que quelqu’un le juge. Il reçoit un colis de nourriture tous les trois mois. Le centre distribue aussi des kits de soin comme du savon, du paracetamol, du coton, de l’eau de javel, et des vitamines. Pour les orphelins et les enfants vulnérables, il apporte aussi un soutien financier pour qu’ils puissent continuer d’aller à l’école.
“Moi, je voudrais dire à ceux qui ont des doutes d’aller faire le dépistage,” conclut-il. |
Témoignage de Germaine Aleka
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Germaine Aleka Tresseuse
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Germaine Aleka est en train de faire des tresses pour une cliente dans son salon de coiffure qui s’appelle “Esso Solame” (Dieu m’aime). “Pour chaque client, je prends une nouvelle aiguille propre. Si quelqu’un vient me demander de prêter les cisseaux, je ne le fait pas. L’hygiène,c’est très important.
”Germaine a eu une relation avec un homme pendant deux ans. Elle a commencé à avoir de fréquentes diarrhées et elle maigrissait beaucoup. Son ami vivait avec le VIH mais il lui avait caché. |
“Quand j’ai appris que j’avais le VIH j’ai pleuré, pleuré et pleuré. Et j’avais peur que ma maman ne l’accepte pas. Heureusement, après le premier choc, ma maman m’a encouragé et je sais qu’elle m’aime beaucoup.”
A 26 ans, Germaine a forcément été amenée à se poser la question de savoir si une femme vivant avec le VIH peut se marier et avoir enfants. Ella a aussi posé la question au sein du groupe d’auto support de la Croix-Rouge où elle est devenue amie avec Beni Bragama. |
Témoignage de Beni Bragama |
Beni Bragama mère célibataire
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Beni Bragama, (27 ans) était enceinte de trois mois quand sa séropositivité a été dépistée. Elle n’avait pas eu de problèmes de santé auparavant. Comme elle était active à la Croix-Rouge, elle avait fait le test de façon routinière.
“Je suis allée régulièrement à l’hôpital pendant ma grossesse. Un peu avant l’accouchement, ils m’ont donné des médicaments et j’ai eu un bébé très sain. Je lui ai donné le sein pendant six mois et puis j’ai commencé les médicaments pour le VIH.”
Le fils de Beni a 2 ans maintenant et ils habitent avec sa soeur et ses enfants. Le père du fils est parti avec une autre femme. |
Les nouvelles amies, Germaine et Beni sont très inquiètes du comportement des hommes. Le fait que beaucoup refusent le dépistage ou cachent leur séropositivité. Et qu’ils continuent donc à contaminer les autres.
“Quand je rencontre un homme avec qui je veux sortir sérieusement, je lui propose de se faire dépister. Mais il est surprenant que tous les hommes ne soient pas prêts pour cela. Je ne sais pas pourquoi. Il faut qu’on continue la sensibilisation au VIH/sida.” |
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